31 juillet 2014

Allo ? Ici, La Ronde...


Dimanche dernier, trois firmes ont reçu l'appel de l'International des Feux Loto-Québec.  'Vous êtes sélectionnés parmi les trois finalistes'. Wow ! L'Or, l'Argent ou le Bronze ? La surprise leur sera révélée devant tout le monde samedi soir à La Ronde. Angoisse... Évidemment, les 3 rêvent de l'Or, mais entres vous et moi, 2e ou 3e au monde, c'est quand même pas rien !!! Ils sont déjà gagnants ! Bravo à vous 3 !

Mais qui sont-ils ?
C'est LA question à 1 million ! À chacun sa façon d'interpréter l'art, qu'il soit peint, sculpté, tout en musique ou pyrotechnique. Avec mon style, ma vision, mes frissons, voici comment j'ai vécu cette saison :

Le 23 juillet fût une merveilleuse soirée pour moi, animée de tout ce dont j'espère d'un feu d'artifice présenté à Montréal. Bon théme bien illustré, bonne bande sonore qui s'y colle, beau design, belle variété/qualité... Tout a été bien fait, bien fignolé, pour divertir intelligemment un public de connaisseurs et surtout pour bien honorer cette belle histoire. Ça en fait du beau, bon, bonne, belle pour décrire le feu de nos cousins ! La France se doit donc de se retrouver sur mon podium. Le départage d'avec ses plus proches rivaux se fait sur l'utilisation de produits illégaux au Canada - j'y reviendrai - et sur l'exécution technique. Étant ce qu'elle fût, c'est le Bronze que je leur remets. Tous ont eu leur lot de problèmes techniques, mais la France en a eu d'avantage. Sans ces erreurs, j'aurais été bien embêtée. Et peut-être aussi que dans une autre année que cette 30e toute spéciale, les Français aurait pu gravir ma plus haute marche. Bref, j'applaudis chaleureusement Brézac Artifices !  Car ce Freedom - Hommage à Mandela fût tout simplement délicieux ! 

Maintenant, le Jupiter d'Argent du 'Podium Salvas' ... roulement de tambour... je le donne à... l'Australie ! Magistrale prestation de Foti Fireworks International qui a brillé sur tous les niveaux. Musique étonnamment variée sans déranger, pyro bien maîtrisée... La ligne est mince entre l'Or et l'Argent, et au final, c'est simplement que l'autre a mieux fait sur tous les plans. Pour les magnifiques couleurs, pour la bande-son, pour le grand design, l'immense pétarade, mais tout ça sans fla fla; bref pour Simplement Pyro - Le monde de Baz Lurhmann, un immense merci aux Australiens pour cette soirée magique du 26 juillet ! Clap Clap Clap !

Et sans surprise, vous l'avez tous deviné, mon Jupiter d'Or : au Canada !!!!!!! Pas pour plaire à mon boss, non. Pas par parti-pris, non. Honnêtement, le Canada a presque toppé tous les critères d'évaluation.  L'Australie est venue bien près, mais ne l'a surpassé. Quand on dit tout, mais vraiment tout y était. Au final, peut-être un peu trop. C'est là où Royal/FSC perd des points dans mon livre à moi, mais si peu que ça ne peut être autre que mon Jupiter d'Or. Il y a très peu de choses à reprocher à Kutuan - Légendes de feu. Thème recherché et bien représenté. Complexe et bien exécuté. Varié, varié, varié ! À mes collègues de Royal Pyrotechnie qui ont travaillé sur ce spectacle plusieurs mois, à leurs acolytes Albertains de Fireworks Spectaculars venus prêter main forte sur le terrain, je lève mon chapeau bien haut. Ou je m'incline bien bas, c'est selon. Bravooooooo !!! Crécelle et confettis !!!

Voilà pour mon podium à moi... qui souvent diffère de l'opinion générale. Tenez-vous le pour dit.

Podium officieux
C'est ici que ça se complique.  Quel consensus ressortira des 19 têtes expérimentées que forment le jury 2014 ? La course est sûrement très serrée cette année entre l'Or et l'Argent. J'aimerais évidemment que le Canada arrive au même rang que mon propre palmarès, mais j'ai bien peur que l'Australie ait conquis le jury. Favorisée de tirer dernière, la musique de Foti a aussi grandement fait réagir la foule. C'est une belle influence sur le jury. Et puis le Canada a eu un vent de dos diminuant du coup les couleurs, et poussant la fumée et les débris en plein sur les juges. Et puis, il s'est écoulé 3 feux entre le Canada et l'Australie... J'espère me tromper, mais je crois que l'Or ira à l'Australie. Et donc, de ce fait, l'Argent devrait revenir au Canada. Tout autre scénario me scierait la banane ! Mais ça s'est déjà vu...

Quant au bronze, alors là.  J'ai tendance à croire que ça se jouera sur une possible perte de points, allant même jusqu'à la disqualification. Si la France ne mérite pas le Jupiter de Bronze, c'est sûrement que l'organisation de l'International des Feux Loto-Québec aura pris action suite à l'utilisation illégale de bombes parachutes pendant leur prestation. Ça s'est déjà vu dans les années 90. Alors en lieu de Brézac Artifices, je dirai.... Pirotecnia Caballer de l'Espagne. Bien que je trouve personnellement que le thème fût presque impossible à saisir,  il n'en demeure pas moins que les produits et la conception étaient de haut niveau. L'Italie aussi tant qu'à ça... mais à un moment donné, il faut départager.

En résumé, Or : Australie, Argent : Canada, Bronze : Espagne. C'est dit.

Mais j'avais croisé mes doigts... (Go Canada ! ;))

Ah oui !  La bande sonore ! Hmmmmm.... ici c'est vraiment difficile. Mes 3 podiumés ont tous présenté de très bonne trame sonore chacune collée à son thème. Parce que vous allez commencer à trouver ridicule que je donne tout au Canada, je les exclus (désolé Serge).  Il reste France ou Australie.  Parce que ça manquait de mix, out l'Australie. Mais surtout parce que la musique de Freedom a été quasi sans faille (maudits fondus), mon Jupiter de la bande sonore à la France !!!

Le verdict samedi !!!

28 juillet 2014

Pyro-Baz !




‘So ? Wasn’t it all about enjoyment’ me lancera Fortunato Foti en se dirigeant rapidement vers la prise de photos.  ‘Definitely was !’ lui répondis-je d'emblée. Il fallait entendre le public dans les gradins s’exclamant pratiquement à chaque tableau.  Un excellent départ dès le compte à rebours terminé, sur l’étonnant choix de O Fortuna, généralement utilisée en finale (Ahhhh, Luso 2008 !!!); le ton était lancé !

Un peu de tout
Avec un thème comme l'univers de Baz Lurhmann, il fallait s'appuyer sur une excellente trame sonore, ce que firent les Australiens.  Entraînante et vraiment variée en terme de tempo, la bande son a tout aussi bien visité le rock, le paso doble, le disco et le gospel, que la pop de Beyoncé ou l’épique musique de David Hirschfelder… Et pourquoi pas quelques notes de didgeridoo !? Tout un mix qui n'a toutefois jamais donné l'impression d'être trop disparate. Certains tableaux immensément rythmés ont mis en scène une super synchro et ont gardé le public en alerte. Mentionnons la très rapide The Pitch, ainsi que Crazy in Love (quoique j’ai trouvé le mix des différentes versions de cette dernière un peu bizarre, peut-être une déformation de trop connaître la vraie version) et la pas évidente Welcome to Australia avec sa finale ballroom présentant bon nombre de notes succinctes de cuivres et de tambours, ces derniers résonnant au son de plusieurs dizaines de photo-flash. J'aurais pris plus de mix au lieu de chansons défilant les unes après les autres, mais bon, ça laissait le temps aux spectateurs de se manifester.

Depuis samedi me résonne Doris Day en tête : ‘Perhaps, perhaps, perrrhaaaps !’. Les dernières paroles de ce titre de Strictly Ballroom jumelées à ces toujours aussi stupéfiantes laser comets ont fait rire le public. C’est vraiment quelque chose de voir ces étoiles s'éteindre aussi instantanément ! Une conception peut-être un peu plus simple - mais non sans complexité - que certains prédécesseurs, mais réfléchie, présentant ici et là bien des particularités : Roméo & Juliet tout en rouge et bleu entres autres, les nombreux cœurs bien visibles sur l’air de Young Hearts aussi, etc, etc.  Quant aux oiseaux et aux koalas… en le sachant, je pense avoir peut-être vu les oreilles du trop cute toutou, mais sinon fallait avoir une sacrée bonne imagination...  Finalement, le mariage des effets versus la musique fût aussi très réussi. Je pense entres autres à tous ces artifices crépitant au son des castagnettes du paso doble. Les éventails rappelaient aisément le mouvement des mains claquant frénétiquement du petit instrument.  Les guitares et violons accentués de tourbillons... Et puis merci pour les salves de nombreuses comètes sifflantes qui ne pouvaient monter plus haut. Ce son si strident me transporte instantanément ! Vraiment chapeau aux frères Robert et Fortunato pour ce design. Pas de gêne à y avoir ! Kudo aussi au patriarche, car côté couleur, oh la la…  Il connaît ses formules papa Foti ! 

Petits points en moins
On a vu les rampes frontales plus utilisées cette saison, mais Foti n’a pas mal fait à ce chapitre, juste un peu plus simple.  Quant aux bombes aériennes, très bonne quantité et belle variété, mais plus limitée que certains concurrents.  Comme tous les autres, Foti a vu certaines couleurs s’égarer et quelques produits faillir à l’appel... Eh. Bonne utilisation de l'espace, quoique plus verticale; ça manquait aussi de nautiques. Finalement, la firme australienne a tellement gardé la pédale au plancher pendant 30 minutes, présentant plusieurs intenses segments que la finale en parut moins grandiose. On venait de voir plus impressionnant. Et puis les bombes ont continué après les dernières notes de certains tableaux incluant la finale.  Ça m’agace toujours ça.

Jupiter assez évident
Bref, en voilà une autre qui s’approche dangereusement de la perfection, et se méritera sûrement un Jupiter. Après l'argent en 2001, et le bronze en 2006, Foti mettra-t-elle la main sur son premier Jupiter d'Or ? À ce stade-ci, on peut commencer à spéculer; la compétition est terminée, les jeux sont faits. Qui seront les récipiendaires 2014 ???

Mes propres prédictions suivront…

26 juillet 2014

L'Australie, sans fla fla


Nous voici rendus au dernier feu en compétition de cette belle saison. Eh oui, déjà. Bouhhhh... Le dernier, mais non le moindre, présenté par la firme familiale australienne Foti Fireworks International qui nous rend visite pour la 5e fois.  Cette fois-ci, nous aurons droit à un design fait conjointement par les deux frères, Robert et Fortunato Foti.  'I scripted in Hong Kong, he scripted in Sydney, shared everything on DropBox... we gave each other's feedback, but it the end there wasn't a huge demand of changes.' me dira Robert. Comme quoi la magie de la fraternité semble avoir opéré.

Comme à leur habitude, les Australiens ont voulu faire un spectacle près d'eux, un spectacle intimement relié à leur pays. 'As we were putting it together, we were picking songs that happened to be part of the music from movies of Baz Lurhmann, a famous australian film director. We looked at his movies, which are very distincts, very distinct style, great soundtracks, very theatrical, and that's how we sort of tied in having an australian theme without actually specifically having australian musics, so it is a very international soundtrack.' poursuit Robert.

Des produits Foti
'The color is our thing, the thing that we focussed a lot on, the colors are developped by our dad (Salvatore Foti - Sam pour les intimes), and I'm on the quality control side, making sure the colors meet the requirements. 98% of the products is our brand, and the other 2%, or 1.9% is what we sourced from other chinese factories and the 0,1 % is the close proximity effects from United States.' de dire Robert. Ça inclut ici les stupéfiantes 'laser comets' qu'on a pu voir lors du spectacle canadien un peu plus tôt cette saison. Yé ! Espérons que nous verrons mieux ces couleurs que lors de leur dernier passage en 2009 où le vent nous poussait la fumée en plein visage.  Allez Dame Nature, un effort s'il-vous-plaît !

Avec un design conjoint, qu'ont-ils le plus hâte de voir samedi soir ?  'The whole thing' répondent les deux frères à l'unisson. Fortunato enchaîne : 'We dont actually get the chance to see too many shows ourselves when we are firing, so this is probably one of the few that we can actually enjoy while shooting.'  'I think the opening few seconds will be... and then from there...'  laissera Robert en suspens.

Simplement Pyro
Ils utiliseront toutes les rampes, le lac, mais pas de structures, pas de pièces montées, que de la pure pyro. Le titre en anglais 'Stricktly pyro' faisant un clin d'oeil au premier film de Baz Lurhmann 'Stricktly Ballroom'. Au chapitre des surprises... soyez attentifs, peut-être verrons-nous quelques koalas ou différents oiseaux dans le ciel...

Ma dernière question : Gardent-t-ils toujours en tête la grille d'évaluation lorsqu'ils s’attellent à la difficile tâche de présenter un spectacle en compétition ? 'Which evaluation grid ?' s'exclame Fortunato. 'I don't even know what that is !' poursuit-il.  Me voilà bouche bée.  'Honestly, it's always good to get a prize, but the reason for doing fireworks is to entertain people that are watching and not so much the jury. The focus is to do a good fireworks display, and then if it leads to a prize, it leads to a prize. I think there is a danger of doing something with the aim of getting an award because you can lose focus on what you are actually trying to do which is to entertain people. I've never seen the criterias.'. Intrigués, ils me demandent de leur décrire les aspects sur lesquels ils seront jugés.  Suite à cette énumération, ils diront : 'So, what you are saying is doing a good fireworks, so the answer to your questions is yes' conclueront-ils en riant.  

En résumé ? 
'It's all about the enjoyment' s'exclame Fortunato.  'We just want people to have a good time. That's what it's all about : having a good time, enjoying fireworks backed by a good soundtrack !' termine Robert. Ne reste plus qu'à espérer que la pluie prévue à l'horaire aujourd'hui ne les retarde pas trop, n'endommage pas trop le matériel, et ne repousse pas trop le public à venir assister à la dernière création Foti !

Bon feu !!!

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Bande sonore de 'Simplement Pyro - Le Monde de Baz Lurhmann' de la firme Foti International Fireworks de l'Australie : 

TITRE - INTERPRÈTE/COMPOSITEUR (film)

O Verona Craig Armstrong (Romeo and Juliet)
Local God Everclear (Romeo and Juliet)
Perhaps, Perhaps, Perhaps Doris Day (Stricktly Ballroom)
Scott & Fran's Paso Doble David Hirschfelder & The Bogo Pogo Orchestra (Stricktly Ballroom)
Welcome To Australia - David Hirschfelder (Australia)
Everybody's Free - Quindon Tarver (Romeo and Juliet)
When Doves Cry - Quindon Tarver (Romeo and Juliet)
Young HeartsKim Mazelle (Romeo and Juliet)
A Little Party Never Killed Nobody (Alle We Got) - Fergie feat. Q-Tip & GoonRock (The Great Gatsby)
The Pitch (Spectacular Spectacular) Moulin Rouge Cast (Moulin Rouge)
Your Song - Ewen McGregor (Moulin Rouge)
Crazy In Love Beyoncé (Dangerously in Love) 
Crazy In Love Emeli Sande (The Great Gatsby)
Crazy In Love Beyoncé (Dangerously in Love) 
Young and Beautiful Lana Del Rey (The Great Gatsby)
Fire In The Sky David Hirschfelder (Australia)
Rush David Hirschfelder (Australia)
Fire In The Sky David Hirschfelder (Australia)

Bel hommage à Mandela !



S'il y en a un qui doit être content, c'est bien Nelson Mandela ! Quelle fête que celle réservée par l'équipe française de Brézac Artifices !  C'était le but, et je suis ravie que le plan ait fonctionné.  Une ligne conductrice claire, bien exposée au public à l'aide, non pas d'une simple narration, mais plutôt de divers extraits de discours historiques, incluant la voix posée mais convaincante de Nelson lui-même. En anglais certes, mais on ne pouvait faire autrement.  Et puis, le public a reçu à son arrivée dans les gradins, un joli livret couleur où l'on avait traduit en français les différents actes de cette grande histoire qu'est celle de la vie de Nelson Mandela. 

Conception A1
Pour continuer dans la même veine, mentionnons la très bonne trame sonore, élaborée par le concepteur et montée par Martin Lascelles. Toutefois, vous connaissez mon aversion pour le fade out, alors les quelques chansons qui se sont vues réserver ce traitement me laisse un peu tiède... Mais mis à part cette petite critique toute personnelle, la musique ne pouvait mieux coller au thème.  Exploitant tout aussi bien le drame de l'apartheid et de l'emprisonnement, que les festivités entourant la libération de Madiba; tout le feu d'artifice français fût un vrai régal.  Une excellente conception, variée et dynamique, présentant son lot de spécificités. Soulignons à cet effet, le '18' qui a éclairé le ciel, soulignant la naissance de Nelson Mandela le 18 juillet 1918, l'effet 'portes de prison', et toute cette représentation de la nation arc-en-ciel, magnifiques couleurs à l'appui. Vraiment très imagé comme prestation, et ça, on aime ça !!! Des produits diversifiés, peu réutilisés tout au long des 30 minutes, de très belles couleurs, (quoiqu'il semble y avoir eu vente de feu sur les rouges...), une super utilisation de l'espace, incluant le lac largement illuminé par moment, une bonne finale complètement blanche - que j'aurais peut-être aimé un peu plus grandiose - mais sinon, vraiment, la recette était complète !  

Mais...
Mais un plus gros bug... les mises à feu ratées.  En dépit de la grande qualité des explosifs, plusieurs d'entre eux, majoritairement disposés sur la rampe 3 (le long quai), n'ont pas répondu à l'appel. La conception s'en trouve alors amputée de toute cette belle symétrie, de toute cette belle suite logique au départ imaginée.  Ça coûtera cher sur la grille d'évaluation.  Comment vit-on avec ces erreurs ?  'C'est surtout que quand on voit que la première arrive, on sait que la deuxième va arriver et la troisième va arriver... On sait d'avance les problèmes qu'il y aura...  Il y a eu des choses au début qui ont explosé au sol, à mon avis il y a eu des coupures de réseau sur certaines parties et sur un bloc en particulier. Un moment donné c'est sur que ça manque. C'est difficile avec 3 jours de temps, et l'orage en plus ce matin, on n'a pas eu le temps de tout couvrir, on a fini à 18h30 ce soir... Si on avait eu un peu plus de temps, je pense qu'on aurait pu tout bien finir.... ça a été un peu short.' de dire le concepteur Dominique Brézac.

Ta plus grande fierté Dominique ? 'La variété !'.  Bien d'accord ! Et les bombes suspendues à de petits parachutes assurant une descente très lente ? C'est illégal au Canada... 'Moi, je n'ai pas vu de parachutes... Seulement des petites lumières qui sont freinées par des spirales.'  Ah ? Je laisserai le soin de juger à la direction de l'International.  Car si c'était vraiment des parachutes, Brézac pourrait perdre de précieux points, peut-être même disqualifiée, ce qui serait un drame en soit, puisqu'à ce stade-ci, c'est définitivement, selon mon humble avis, un podium qui attend les Français.    

Toute l'équipe reprenait la route des airs dès le lendemain du spectacle, très contente de sa 5e visite à Montréal avec raison. 'On est bien accueilli ici, je pense que c'est une des meilleures équipes et en terme d'autonomie sur les rampes aussi, qui nous permet nous de faire autre chose, il n'y a jamais de problèmes de communication, de problèmes interpersonnels; ça se passe bien.  On n'a pas eu de surprise.' conclut Dominique. 

Merci merci merci à tout Brézac pour cette magnifique soirée ! J'adore cette 30e édition ! Mais il n'en reste plus qu'un. Samedi, Foti de l'Australie. 

23 juillet 2014

4 ans plus tard...


La dernière fois que j’ai vu Dominique Brézac, designer de Brézac Artifices, c’était à la remise des Jupiter en 2010. Il avait alors remporté le bronze. Il ne souriait pas et ne s’est surtout pas attardé.  Dès les photos officielles terminées, Dominique s’est volatilisé.  J’ai cru qu’il ne reviendrait jamais. Depuis 2010, je suis sous l'impression que la couleur du prix était en cause. J’étais dans l’erreur.  Ce n’est pas le bronze que Dominique boudait, c’était le Jupiter de trame sonore. ‘Le fait que la bande son du disco soit la bande son primée cette année-là, c’est choquant.  Parce que ça veut dire qu’on n’a pas besoin de chercher un thème, de travailler sur la bande.  Ça nous a scié complètement, parce qu’on se disait qu’il n’y avait plus besoin de créer quelque chose.  Nous, la philosophie de la bande son était quand même plus travaillée.  C’est là où on se dit que c’est plus la peine de travailler, de se casser les pieds.  Le problème fondamental, c’est quand même d’avoir un thème et que ça colle. Un moment donné on se dit, si les gens trouvent que ça ne colle pas, c’est plus la peine de venir. Parce qu’un jour les gens ne viendront plus.   Le problème il est là, si les gens travaillent sur quelque chose et que ce n’est pas reconnu... Après ben on se dit qu’effectivement, c’est peut-être pas la bonne direction, c’est pour ça qu’on a changé aussi.’ Et puis la poussière est retombée. À mon grand bonheur, car Brézac nous a prouvé par le passé être capable d'une immense créativité. 

Mandela
La direction de l'International des Feux Loto-Québec a téléphoné à Dominique le jour de l'enterrement de Nelson Mandela.  L'idée était née.  ‘C’est un spectacle sur, non pas la liberté comme ça a été traduit, mais c’est bien Freedom par rapport au fait que c’est sur Mandela et que ça reprend en fait tous les grands moments. Sa jeunesse, l'apartheid, la prison, la mobilisation, la libération et la création de la nation arc-en-ciel. Les gens se sont rendus compte un peu tardivement ce qu’était, ce qu’avait fait Mandela. C’est extrêmement rare que pour une seule personne, le monde entier était triste.  Ya peu d’événements, à part peut-être des événements sportifs, qui arrivent à avoir ce niveau de captation, et je pense que les gens à ce moment là étaient vraiment sincères et émus.  Le 18 juillet, c’était son anniversaire, et je pense que c’est le bon moment de lui rendre hommage, quelques mois après sa mort, pour quelque chose de joyeux.’ 

Et que nous réserve Brézac en concret ?  ‘Je ne souhaite pas aborder ni le coté cues, ni le coté quantité, ni le côté origine. J’estime que la course aux cues n’a pas de sens.  Ceux qui veulent faire plus, font plus.  Nous, on va faire ce qu’il faut. Et puis les surprises, il faut que ça reste des surprises. J’ai sélectionné des produits d’un peu partout en France, au Portugal, en Espagne, en Chine.  J’ai mis le matériel qui me paraissait cohérent par rapport aux jours d’installation, au budget et à l’ampleur que je voulais et j’ai mis le nombre de cues qui me paraissait cohérent par rapport à un spectacle de trente de minutes de ce niveau-là.’


Nous n'en saurons pas plus. Il faudra donc inévitablement être sur le site de La Ronde à 22 heures pour être témoins d'une autre belle soirée signée Brézac Artifices.  Bonne chance à nos cousins.  La météo se calmera cet après-midi, soyez sans crainte ;). 

Couverture du livret qui sera distribué au public ce soir


21 juillet 2014

Freedom - Trame sonore


Bande sonore de 'Freedom, hommage à Nelson Mandela' de la firme Brézac Artifices de la France : 

TITRE - INTERPRÈTE/COMPOSITEUR

Ordinary love - U2
Sons of Xhosa - Alex Heffes
Transkei - Cedric Gradus Samson
Civil Disobedience Alex Heffes
Talkin' about a revolution - Tracy Chapman
Robben Island Ambiance - Cedric Gradus Samson
Xoleta  - Kyle Eastwood & Michael Stevens
Asimbonanga - Johnny Clegg & Savuka
Anger on the streets - Alex Heffes
Nelson Mandela - The Special Aka
Give me hope Jo'Anna - Eddy Grant
Mandela day - Simple Minds
Ukonqoba - Kyle Eastwood & Michael Stevens
Shosholoza - Yollandi Nortjie
Oh Happy Day - Soweto Gospel Choir

20 juillet 2014

A delightfully scary good time

Et voilà, une autre belle soirée à la Ronde en ce 19 juillet dernier alors que Melrose Pyrotechnics des Etats-Unis nous transmettait leur enthousiasme débordant via leur spectacle Fright Night !

Dès le départ, la conception s’annonçait très intéressante, jouant avec les flammes au sol sur les premiers sons de Thriller, et avec ces photo-flash alors que le tonnerre résonnait.  Et puis, apparurent les premières grosses bombes alors que Michael s’époumonait ‘Cause this is thriller, thriller night !’. Très bon début précédant la narration de la voix on ne pourrait plus grave d’Alain Cadieux. Toutefois, ma terreur s’est arrêtée à la narration. Le feu en lui-même n’a pas su me faire vivre cette sensation d’angoisse, d’inquiétude, de peur que la firme voulait me transmettre.

Tout au long du feu, les effets se sont bien mariés à la musique. Une trame sonore bien mixée soit dit en passant - merci au directeur musical Jonathan Gesse - où l’on y avait ajouté pour les besoins de la cause, des cris de loup-garous, des vrombissements d’orage, etc… J’en aurais pris plus. Quelques choix de chansons discutables, mais c’est bien personnel. Ne passons pas sous silence la très amusante ‘In the Hall of Mountain King’ qui, avec son accélération de tempo a largement fait sourire et applaudir la foule. Synchro parfaite ! Très peu d'erreurs, quelques couleurs erratiques et certaines pièces désobéissantes, mais à peine. 

Malheureusement, une grosse lacune : la variété.  Les répétitions de produits étaient nombreuses. Le problème, c’est que cet aspect vient jouer sur 2 critères à la fois.  Sur les pièces pyrotechniques et sur la conception. Conception qui aurait pu être plus complexe aussi. Ça fera mal à Melrose. Ses prédécesseurs ayant mieux fait à ce chapitre, ils risquent de dépasser la firme américaine au fil d’arrivée.

Peu importe la grille d’évaluation, les artificiers de Melrose ont reçu une solide ovation dès que la grande roue s’est rallumée, et a suffit à leur rendre le sentiment du devoir accompli !  Merci à Michael, Matt, Jon ainsi que toute leur équipe.  Que ce soit sur le terrain cette semaine à Montréal ou à la maison à Chicago, tous ceux qui ont travaillé de près à cette soirée méritent une belle tape dans le dos. Définitivement un delightfully good time !

18 juillet 2014

Le feu de la terreur


Ce soir, un autre feu que j’attends avec impatience, celui des Américains, celui de Melrose Pyrotechnics qui a remporté l’or en 2006, l’année où je fus jurée. Thème très facile : Nuit d’horreur. Je n’aurai pas besoin de 3 paragraphes pour vous expliquer le concept, c’est ça. Michael Cartolano, designer, et Matt Peterson, directeur artistique, que j’ai rencontrés s’expliquent : ‘Last year we were doing a tiny show in downtown Chicago for the Halloween, which we filmed, and the morning after it just clicked, hey what about Fright Night for a show ? We’ve been working on a soundtrack for a few weeks, we put something out there, we worked on different themes and they weren’t clicking with us. We were really looking for something that has never been done here. And Martyne facebook page (NDLR : Martyne, la directrice de l’International des Feux Loto-Québec) is what pushed us over the edge. We saw her pics of the fright fest you have here in La Ronde. We also have a Six Flags in Chicago that does fright fest also, and it just clicked. Once we thought of it, that was it.’ 

Martyne Gagnon, photographiée à l'occasion 
du festival de la terreur à La Ronde 

La narration de cette soirée d’horreur sera assurée par une voix populaire d’ici, celle d’Alain Cadieux qu’on a d’ailleurs pu voir et entendre au récent Gala des Olivier.

Utilisant beaucoup de produits Caballer, du chinois, un peu d’italien et des effets pyrotechniques de scène, les Américains n’ont pas été très volubiles quant aux trucs qui pourraient sortir de l’ordinaire. J’ai l’impression qu’ils nous gardent quelques surprises… Sans hésiter, Matt et Michael diront à l’unisson que l’avant-dernière chanson est celle qu’ils ont le plus hâte de voir. Alors, moi aussi ! ‘The show is built so that the entire family can enjoy. The kids, mom and dad, the grand-parents, they will all find a piece that they’re going to take home. We can’t wait to see it ourselves !!! Seriously !’ diront-ils en riant. 

Les américains sont très souriants, très confiants, et bien que ce soit leur plus gros spectacle de l’année, ils se sentent en vacances ici. Ils aiment Montréal, ils aiment le concours, toute l’équipe à Chicago est très excitée et a apporté une énergie démesurée tout au long du processus de création. Ils ont même une réplique grandeur nature des installations de La Ronde chez eux, histoire de bien tester leurs effets. Ils sont tellement prêts qu’ils n’ont pas l’impression de travailler cette semaine. C’est bon signe. Il ne reste plus qu’a souhaiter que la nuit d’horreur ne le soit qu’au figuré !

Bon feu !!!

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Bande sonore de 'Nuit de terreur' de la firme Melrose Pyrotecnics des États-Unis : 

TITRE - INTERPRÈTE/COMPOSITEUR

Thriller Michael Jackson
Tocatta and Fugue in D Minor - Bach
Feed my Frankestein - Alice Cooper
People are strange - The Doors
I put a spell on you - CCR
Whitchcraft - Frank Sinatra
Wizzard of Oz Medley - RSC Orchestra
Ding-Dong the witch is dead - Barbra Streisand

Ghostbusters - Ray Parker Jr.
Monster Mash - Sha na na
Purple people eater - Bobby Pickett
Headless Horsemen - Thurl Ravenscroft
In the Hall of Mountain King - Edward Greig
Bring me to life - Evanescence
Tales from the crypt - Denny Elfman

Bat out of hell MeatLoaf
Thriller Michael Jackson

Légendaires Légendes



Plein écran / Full screen

Si vous lisez ce blog, vous savez que c’est avec Royal Pyrotechnie que je m’associe lorsque j’exerce ma passion d'artificière.  Sinon, bien vous venez de l’apprendre.  Bref, vous pouvez me traiter de très partiale, d’être en conflit d’intérêt, d’être biaisée, etc., vous aurez raison   Royal, c’est ma gang, je les aime d’amour, et je leur souhaite l’or bien sûr !  

Mais pour vrai, à ce stade-ci, en toute objectivité - si cela est possible - c’est définitivement ce qui les attend. Mais attention, il reste 3 spectacles de qualité à venir.  Alors, attendons donc…

Je vous ai parlé en début de concours que les feux qu’on nous présenterait en cette année toute spéciale du 30e anniversaire, devraient frôler la perfection pour prétendre à un Jupiter.  Royal et FSC se sont joliment approchés de cette perfection mercredi soir dernier.  Que peut-on redire sur le spectacle canadien ?  Un bon début (enfin !), une narration soutenue autrement que ce à quoi nous sommes habitués, demeurant quand même audible et plaçant bien le tableau à venir, excellente musique pour chaque légende. Le design pouvait difficilement être plus créatif, divertissant, inattendu; ne répétant jamais les même figures.  Pour la première fois depuis mes 9 dernières années à La Ronde, l’une après l'autre, mes photos étaient complètement différentes. D’un dix secondes à l’autre, les angles avaient changé, les produits n’étaient plus les mêmes, la composition était totalement autre.  Les jeux d’angles furent omniprésents tout au long des 30 minutes, ajoutant un grand dynamisme à la prestation, gardant les spectateurs sur le qui-vive, surveillant le prochain tir.  Le tout avec des effets variés à souhait, de belles couleurs lorsque l'on s’éloignait du doré, et des surprises ici et là.

J’attendais avec impatience, la légende des feux follets.  Zéro déçue.  Ça reste même mon moment fort, et celui d'une grande majorité de spectateurs si l'on en juge par les réactions de stupéfaction entendues dans les gradins. Pendant toute la légende, on avait l’impression de suivre ces petites flammes malignes au bord du précipice.  Débutant dramatiquement, le tableau s’est terminé sur une note plus funky, mais surtout par l’effet saisissant des 'laser comets’, qui, après leur lumineuse éclosion disparaissaient en une fraction de seconde, laissant le public complètement pantois.  Une type d'artifice jamais vu à la Ronde ou enfin, pas avec cette quantité, ce qui a rendu l’effet vraiment surprenant.  J’en ai rêvé.  Et j’y penserai encore longtemps.  Je veux en revoir !!!

Je ne trouverais pas de point négatif que vous seriez vraiment convaincus de mon parti pris.  Je dirai simplement que le spectacle a été très chargé.  Les moments plus subtils n’abondaient pas, et le public avait peine à reprendre son souffle. Toutefois, malgré l’ampleur, je n’ai pas ressenti l’effet de 'remplir pour remplir'.  Il semblait que chaque bombe avait sa place, et son effet associé à un autre niveau.  Car, en ce qui a trait à l’utilisation de l’espace, wow.  Le spectacle était d’une largeur qui dépassait mon grand angle, les arches aidant; les deux designers ont constamment joué avec les différents niveaux horizontaux, mais aussi énormément avec la profondeur qu’offrent les 5 rampes de lancement de La Ronde, ajoutant encore plus de dimension au spectacle.   Jamais un artifice se retrouvait seul dans sa catégorie. Sinon, je ne suis pas une très grande fan des tableaux complètement doré;  il y en a eu plusieurs. Mais c'est bien personnel. Et quelle finale !!!

Finalement, côté exécution, bravo.  Jamais un angle n'a déréglé de sa symétrie, et les erreurs à peine dignes de mention.  De la préparation en entrepôt jusqu'à 22h30 mercredi, tout a été fait de la bonne façon, de sorte que le feu d'artifice que nous avons vu était exactement celui imaginé. Pas de gros pépins, pas de défaillance technique, un succès sur toute la ligne. Il n'y a que le vent qui n'a pas coopéré poussant fumée et débris vers les gradins, décolorant un peu la prestation à certains endroits.  Mais peu importe ce facteur externe incontrôlable, toute l'équipe est ressortie exaltée de son expérience et du résultat.  

'Kutuan, Légendes de feu' devient légende et s'inscrit dans les plus grandes prestations offertes à La Ronde en 30 ans d'existence.  En toute impartialité. Oui, oui.

Chapeau mes amis, et bonne chance !!!

Canada Kutuan - Photos



14 juillet 2014

Place aux Légendes !!!


Nous y voici, le feu le plus attendu - pour ma part - de la saison : le feu du Canada !!!

Pour l'occasion, deux compagnies s'associent; ma gang de Royal Pyrotechnie (J'capote !!!), et la firme amie Fireworks Spectaculars of Canada, appelons-les FSC, de l'Alberta.  Fait rare me direz-vous, mais c'était ça ou pas de Canada au 30e anniversaire.  Royal ayant remporté l'or en 2009 et FSC en 2010, l'une ou l'autre se devait d'être sélectionnée. Mais ni pour l'une, ni pour l'autre, ça ne semblait possible. Royal est l'hôte de la compétition pyrotechnique du Lac des Nations de Sherbrooke qui commence ce soir, en plus des Grands Feux du Casino du Lac Leamy à Gatineau du 2 au 16 août.  FSC quant à elle, a terminé hier le Stampede de Calgary, 11 feux d'artifice en 11 jours.  En plus de toutes les festivités du 24 juin/1er juillet.  Bref, des horaires méga chargés, un grand besoin d'effectif, de matériel; le partenariat devenait évident.  Et sauvait ainsi La Ronde d'un choix difficile.  Alors, pourquoi pas les deux ?

À leur commande, Yanick Roy et Brad Dezotell que j'ai rencontrés.  Un design combiné à distance, avec deux styles différents, c'est possible ?   'He came 3 times to my place' de dire Yanick Roy.  'The first meeting was ideas on the white board.  Just putting ideas on a show called Reveries.  Then came the soundtrack, we defined who would do which section, and started putting some cues... when we finally discover that WECO's show was quite similar in terms of the theme !  So we said no, we cannot do that. At this time, I presented Brad with a show I did in the past 'Kutuan, Legends of fire'.  De là, plusieurs idées nées de Rêveries sont restées, certaines musiques pouvaient aussi être réutilisées, et à deux, ils sont arrivés à une version complètement revampée du spectacle qui a valu les grands honneurs à Royal aux Philippines.  Même à distance.  Une dernière rencontre leur a permis d'homogénéiser tout le design, d'éviter le plus possible les répétitions, si bien qu'à ce stade-ci, ils ne savent plus qui a créé quoi. 'We both checked each other's sections, we both changed things on each other design, would it be products or just 'hey what do you think about this ?' and vice versa.  Yanick is a little more free-floating than i am i think, and im a little bit more regimented.  He likes to let it go and sometimes just let the fireworks do the work in a tableau style and at first he does amazing design. I'm a little bit more regimented, little bit more agressive, so we kinda met in the middle.' de compléter Brad Dezotell.  Le directeur technique Patrice Guy a aussi joué un rôle important dans toute l'optimisation de la logistique d'un spectacle aussi complexe, ainsi que Serge Péloquin en ce qui a trait à la musique, récpiendaire du Jupiter de la trame sonore remis en 2009. 

Kutuan (prononcez Kut'awann)
Kutuan, c'est un mot innu signifiant emplacement du feu.  Le duo a donc travaillé cet élément selon 4 légendes. La première : la légende du Diable. Le Diable, l'enfer, le feu; l'association est naturelle. Ensuite, la légende du Phoenix.  Cet oiseau de feu doté du pouvoir de renaître après s'être consumé par sa propre chaleur.  C'est la mort et la résurrection. Viendra la légende des Feux Follets, qui risque d'être fort intéressante, si je pense à l'esprit taquin de ces petites flammes... Et finalement la légende du Feu. Le feu, 'le don de Dieu à l'homme.  Le seul qui sache faire du feu et qui a réussi à apprivoiser cette force de la nature.  Le feu peut détruire, mais lorsqu'il est maîtrisé, il illumine' peut-on lire dans le communiqué de presse.  Laissons-nous illuminer demain soir.


Quant aux produits, une belle variété s'annonce, le duo ayant pigé dans leur inventaire de Panzera, Lidu, Vulcan, Caballer, Luso, Pirico, Yung Feng, Zaragozana, Ipon, Dancing, et des pièces de proximité d'Ultratech, Next FX et RES.  Ajoutons-y ce qui risque d'être le wow-factor de la prestation, c'est-à-dire 5 arches, et quelques autres effets surprise, la recette semble complète. 

J'ai déjà le trac. Depuis 3 jours ! 
Go Canada Go !

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Bande sonore de 'Kutuan, Légendes de feu' des firmes Royal Pyrotechnie du Québec et Fireworks Spectaculars de l'Alberta : 

TITRE - INTERPRÈTE/COMPOSITEUR (film)

Riding lorek Alexandre Desplat (The Golden Compass)
Ice Bear Combat Alexandre Desplat (The Golden Compass)
Iorek Byrnison Alexandre Desplat (The Golden Compass)
Ice Bear Combat Alexandre Desplat (The Golden Compass)
La légende du Diable
Is it poison, Nanny ? - Hans Zimmer (Sherlock Holmes)
Discombobulate - Hans Zimmer (Sherlock Holmes)
Tornado  - Hans Zimmer (Man of Steel)
The Fall - Harry Gregson-Williams (Total Recall)
La légende du Phoenix
Inner Sanctum - James Newton Howard (Dinosaur)
End of the Story James Newton Howard (The Water Horse)
Flying - Sergio Mendes & John Powell - (Rio)
Test Drive John Powell (How to Train Your Dragon) 
Rumpel's Defeat Harry Gregson-Williams (Shrek Forever After)
La légende des Feux Follets
The Golden Compass Alexandre Desplat (The Golden Compass)
Sky Ferry Alexandre Desplat (The Golden Compass)
Samoyed Attack Alexandre Desplat (The Golden Compass)
 Dodgeball - John Debney - (Chicken Little) 
La légende du Feu
Jake's first flight James Horner (Avatar)
The Bioluminescence of the Night James Horner (Avatar)
Become One of "The People"James Horner (Avatar)

The Legend Begins - Audiomachine - (Tree of Life) 
Eternal Flame Audiomachine (Epica)

Colorée poésie


Plein écran/Full screen

Excellent travail de Pirotecnia Caballer samedi soir à La Ronde ! Digne d'une 30 édition, le spectacle fût un réel divertissement, un réel plaisir pour tous les festivaliers. Même postés plus loin sur la Rive-Sud, les gens ont pu être témoins de la richesse, de la brillance des couleurs uniques de Caballer.  Mes photos en ont pris leur coup, les blancs étant beaucoup trop blancs !  Mais je n'en tiens évidemment pas rigueur à la firme espagnole et, pour toutes ces fois où mes yeux se sont d'instinct rapetissés devant toute cette luminosité - élargissant du fait même mon sourire - je leur dis : Merci ! 

Une belle variété aussi dans les effets et pas si souvent redondants.  Caballer a bien utilisé ces derniers sur une musique généralement entraînante; les modèles de tir étaient plaisants, amalgamant bien les différents niveaux et vraiment bien associés à la musique.  À peine à quelques reprises, la synchronisation ou le choix des pièces pyrotechniques versus la musique fût plus douteux.  C'est ici que les points s'envolent.  Pour les petites erreurs aussi.  La perfection ne semblant pas être de ce monde... J'aurais également aimé un peu de sang neuf au niveau des angles de tir.   Je pointille, mais on le sait, en 2014, tous les menus petits détails prennent une grande importance.  Départager ces 6 grands compétiteurs ne sera pas une mince affaire ! 

Mais ma plus grande critique revient au thème.  C'était un pari risqué. Tout comme à la poésie en général lors de la première lecture, je n'ai pas compris grand chose à celle des Espagnols.  Malgré la narration au début, il m'a été difficile de m'y retrouver.  Dommage. J'aurais aimé le vivre à leur façon.  

Qu'à cela ne tienne, pour tout le reste, Pirotecnia Caballer peut se dire mission accomplie.  Il s'agissait de tout un travail de mettre en place un spectacle de cette ampleur et de ce côté, elle a réussi et a joliment bien représenté son Espagne. Tout comme à chacune de ses présences d'ailleurs. Felicidades !

Bon, on commence le sprint : Prochain feu, mercredi, le Canada.

12 juillet 2014

Érase se una vez


Il était une fois...
...la première entreprise pyrotechnique d'Espagne : Pirotecnia Caballer.  Elle cumule à elle seule 5 Jupiter en 6 présences à La Ronde. Belle moyenne !  Malheureusement absente du concours montréalais depuis 10 ans, les amateurs se délecteront de son retour.  Ne serait-ce que pour la quantité, mais surtout la qualité des artifices Caballer; ces produits qui font sa renommée, très souvent prisés par les compétiteurs à Montréal.  Cette année ne faisant pas exception, vous verrez la marque espagnole apparaître dans les prochaines entrevues de leurs rivaux...  Avec au moins une centaine de bombes de plus de 8'', quelques autres milliers de plus petit calibre, près de 6000 monocoups et plein d'autres belles affaires que je vous garde en surprise, ce n'est pas tout à fait le 12000 annoncé, mais ça sera sans l'ombre d'un doute tout un festin visuel !

Il était une fois... 
...une trame sonore complètement espagnole.  Complètement inconnue.  C'était important pour eux d'y aller de la sorte ?  'We wanted to go with the type of shows we used to do in La Ronde with passion and with the personnality of spanish music.  We know that the audience know a lot about music; it would be easy for us to look for more popular music, but we wanted to put classical music, sensuella, jazz; several types of spanish music in order to give the opportunity to the audience to see the variety of music we have in Spain.' me dira le directeur de la production Vicente Talayero, qui m'a gentiment traduit les mots du designer Luis Fuentes Piquer tout au long de l'entrevue.

Il était une fois... 
...un poème sans mots.  Un poème ?  Sans mots ? En pyro ?    'It should transmit the passion, the same feeling we receive from a poem.  That same passion we put in all the steps of a display : the design, the production, the preparation and the firing.  It is something very special, you couldn't tell with words. That's what we want to trasnmit to the people, the sense of a poem using music and fireworks.' justifie Vicente.  Du même souflle, il poursuit 'When we prepared the shells made exclusively for La Ronde, the passion, the emotion that we put in it is something very special...  Luis me pointe alors les avant-bras du directeur.  Il a la chair de poule !  Yeah I talk about it and i feel it' conclut-il en riant.  Si c'est pas de la passion ça...

Il était une fois. 
C'est un poème.  Sans mot.  En pyro.  Faites-en votre propre interprétation avec ce texte que m'a envoyé Luis après notre entrevue, traduit par Google, no habla espanol.   Pas facile à saisir, mais n'est-ce pas là l'une des principales caractéristiques des grands alexandrins ?

'Le spectacle nous emmène à travers les représentations de l'audio générée par armoires électro, diverses émissions de radio, magnétiques, champs atomiques, et d'autres sont aussi simples que les rythmes des tambours avec les tribus de l'eau Océanie, qui nous emmène dans des mondes séparés par le même Dieu, Un poème, parlant avec des sentiments, non des paroles prononcées par coeur avec la force de la passion, qui est allé une fois, ce que nous sommes aujourd'hui et dans l'avenir deviendra. "Il était une fois".

Avec la belle température qui s'annonce, il ne reste plus qu'à leur dire le mot de Cambronne : Mucha Mierda !!!!

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Bande sonore de 'Il était une fois' de la firme Pirotecnia Caballer de l'Espagne : 


TITRE - INTERPRÈTE/COMPOSITEUR

Un Mundo Separado por el Mismo Dios Nacho Cano
Inquietudes - Felipe Campuzano
En Aranjuez Con Tu Amor - Placido Domingo
Romanza del concertino de guitarra - Salvador Bacarisse
Agua, azucarillos y aguardiente - Preludio - Federico Chueca
Le Di A La Caza Alcance (Requiem) - Estrella Morente
Las Salinas - Felipe Campuzano
La boda de Luis Alonso - Geronimo Campuzano

7 juillet 2014

La glace est brisée !



C'est par cette belle soirée venteuse de samedi dernier que débutait finalement LA compétition.  Feuille de pointage vierge, les 19 membres du jury - qui sont d'ailleurs tous d'anciens jurés - se sont mis à la tâche ardue que sera celle d'attribuer les Jupiter d'or, d'argent et de bronze de cette 30e édition. Expérimentés donc, et sûrement sévères (le calibre étant ce qu'il est!), les firmes devront frôler la perfection !  À l'Italie, à l'Espagne, au Canada, aux États-Unis, à la France et à l'Australie, je souhaite la meilleure des chances !!!  

Le spectacle italien était-il parfait ?  Non.  Mais nous a fait passer une sacré belle soirée !  Le thème, bien exploité à certains endroits, un peu plus difficile à saisir à d'autres, fût toutefois bien supporté par une bande sonore intelligente, de grande qualité, bien agencée.  J'adore cette façon qu'a Pirotecnica Morsani de s'installer dans son tableau, de nous y capturer, de nous construire l'anticipation d'un grandiose déploiement; qui finit toujours pas arriver et qui nous écarquillent les yeux à chaque fois !  Difficile de faire autrement de toute façon avec les nombreuses nautiques qui nous explosaient en plein visage !  Au figuré. 

Un spectacle très large au sol, mais qui aurait dû bénéficier du même traitement dans les airs.  Sans pontons, le lac a eu droit à une belles variétés de pièces nautiques; variété que j'aurais aussi aimé plus présente dans les airs.  C'est là où mon plus grand nombre de points s'envole.  Dans le manque de variété.  Au niveau de la conception et au choix des produits. Un peu trop traditionnel à mon goût, manquant de marginalité.  Et les quelques erreurs techniques mangent aussi de précieux points.

Sinon, Morsani a déployé un très bon mariage d'artifices sur les rythmes dramatiques qu'imposait la musique.  Et ne passons surtout pas sous silence la belle finale survoltée !!! Le public a fortement applaudi fixant un large sourire aux visages des artificiers italiens pour tout le restant de la soirée.  Ils peuvent retourner comme ils sont arrivés, la tête haute, mais avec en plus ce sentiment du devoir accompli.  Ils feront maintenant face à leur prochain défi le 14 juillet : briser la glace de l'édition quinquennale de la Vestale d'or de Cannes !

Le 2e entrant, c'est ce samedi qui vient avec la présentation du spectacle espagnol sous la direction de Pirotecnia Caballer.   Un spectacle qui s'annonce un peu fou et qui comprend près de 12000 mises à feu !!! Plus de détails ici, dans quelques jours !

4 juillet 2014

Regardez le ciel


Wouhouhouuu !  Demain débute la grande compétition tant attendue des amateurs !  Après la délicieuse mise-en-bouche servie par l'Allemagne la semaine dernière, le public est fin prêt pour les 6 compétiteurs à venir, tous désireux de remporter les grands honneurs !

l'Italienne Pirotecnica Morsani sera donc la première à s'exécuter et espère évidemment répéter son exploit de 2011 où l'Anges et Démons' qu'elle avait alors présenté, remportait le Jupiter d'or et le Prix du public.  Cette fois-ci, nous aurons droit à 'Cosmogonie, de l'obscurité au Big Bang'.  J'ai rencontré Maruska Menichelli qui s'explique : 'On voulait faire quelque chose de différent.  On a d'abord pensé à un spectacle qui commencerait par la fin, par des marrons d'air (NDLR: Ces bombes immensément sonores qui résonnent à la fin de la plupart des spectacles pyrotechniques). De là est née l'histoire de commencer le feu par le Big Bang jusqu'à la création de la vie sur terre. On a aussi décidé de prendre de la musique très intense, très puissante.'  

La trame sonore divisée en trois actes que sont la formation de l'énergie, la formation de la matière et la création de la vie sur terre, comprend des musiques pour la plupart inconnues, mais 'qui respectent bien l'idée, le thème, les effets, les bombes... C'est le genre de spectacle que Telesforo aime.'  poursuit Maruska.  Telesforo Morsani, le concepteur et arrière petit-fils de Reginald Morsani, fondateur de cette firme plus que centenaire.

De plus tout ce thème rejoint la mentalité de la firme italienne. Avec les difficultés économiques que connaît le pays, Pirotecnica Morsani a décidé de garder la tête haute, d'être positif et de regarder vers le ciel, leur futur.  Je vous suggère fortement d'adopter leur méthode demain soir et de faire comme eux : regardez le ciel !!!

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Bande sonore de 'Cosmogonie, de l'obscurité au Big Bang' de la firme Pirotecnica Morsani SRL de l'Italie : 


TITRE - INTERPRÈTE/COMPOSITEUR

Ère de l'énergie
Going in Marc Steitenfeld
Colossus Audiomachine
It's About Bad Time Giuseppe Vasapolli
Knight Attack Giuseppe Vasapolli
Iconic Heroes Giuseppe Vasapolli
Ère de la matière
The New Earth Audiomachine
Persefone 2008Giuseppe Vasapolli
Heart of Courage - Two Steps From Hell
Drummers of God - Dan Graham
Reaching - Audiomachine
Naissance de la Terre et de la Vie
Aquatic Dace - Vangelis
Prologue BirthAudiomachine
Palladio (1st Movement)Escala
Breath and Life - Audiomachine

ArchangelTwo Steps From Hell

1 juillet 2014

C'est parti !



Voilà ! La 30e édition est officiellement lancée !!! WECO a réussi à nous mettre dans l'ambiance avec un spectacle immensément coloré. Dommage que les premières impressions du concepteur aient été 'Am I happy ?  More or less...'. Remarquez, il ne fait pas exception avec tous les grands designers que cette compétition me donne le privilège de rencontrer.  Il est perfectionniste Georg. Et les erreurs techniques l'ont dérangé.  Puis il pense un instant, il semble revoir son feu en accéléré dans sa tête et finira par admettre 'Yes, yes, I'm happy'.  Ah ! :)

Inutile de citer les points forts, points faibles , ce feu n'était pas noté.  Georg l'a dit en entrevue avant le feu, il aurait aimé compétitionner et voir où il se positionne par rapport aux autres; à ce je réponds qu'avec ce feu, il aurait facilement pu être en compétition sans gêne ! 

Alors, c'est samedi que ça commence pour vrai !!!  Pirotecnica Morsani représentera donc l'Italie.  Un feu que j'attends avec impatience !  Que tombe la nuit, que la fête commence !!!